video musique

samedi 14 juin 2008

Plongée dans une tradition bouddhiste au Laos


Les enfants, les adolescents et même certains adultes s'arment de pistolets à eau. Ils guettent les passants et particulièrement les touristes, d'un regard taquin. Photo Caroline Touzin, La Presse
Caroline Touzin La Presse Si vous prévoyez visiter le Laos, mettez une croix dans votre agenda à la mi-avril. Pendant trois jours, les Laotiens célèbrent la fête de l'Eau (le Songkan) en s'aspergeant joyeusement. Cette fête marque le début du Nouvel An lao. Et les touristes n'ont pas le choix de plonger dans la célébration. Personne n'est épargné.
Tout le Laos célèbre, mais la ville la plus fêtarde est Luang Prabang. Les célébrations durent une semaine dans cette magnifique ville inscrite sur la liste du Patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. C'était donc à Luang Prabang que je devais être! La ville de 26 000 habitants bourdonnait déjà de touristes à la veille des festivités, le 12 avril. Par chance: j'avais réservé ma chambre deux semaines à l'avance. Et la majorité des pensions affichaient déjà complet quand j'ai fait ma réservation. Il ne restait plus qu'une chambre chez Ammata Guest House, «l'une des meilleures adresses de la ville», selon le guide Lonely Planet. Petite parenthèse: ne vous fiez pas aux prix indiqués dans les plus récents guides, ils ont souvent doublé depuis. L'industrie touristique se développe rapidement dans ce petit pays de l'Asie du Sud-Est. Au premier jour des festivités, vers midi, les commerçants sortent de gros seaux et des boyaux tout le long des principales rues de la ville. Les enfants, les adolescents et même certains adultes s'arment de pistolets à eau. Ils guettent les passants et particulièrement les touristes, d'un regard taquin. Ils sont souvent postés des deux côtés de la rue. Pas moyen de faire trois pas sans se faire arroser. «Bun pi mai» (Bonne année), lancent-ils, souriants. Certains ont des sacs de farine et dans de rares cas, de la peinture, question de bien barbouiller le passant. Si le touriste est plus souvent à pied, les Laotiens préfèrent défiler tout l'après-midi dans les rues de la ville entassés dans des boîtes de camion. Ils boivent de la Beerlao (bière locale) et lance de l'eau aux autres automobilistes. Les conducteurs de mobylettes sont souvent aveuglés par toute cette eau. Par chance, ils roulent lentement Personne ne rechigne à se faire rafraîchir, puisque le Nouvel An tombe au plus fort de la saison chaude et sèche. À mon retour à la pension, non loin de la rue principale, j'étais entièrement trempée. Mon hôte m'a regardée, l'air amusé, puis m'a invité à une cérémonie traditionnelle bouddhiste en fin de journée. Le Songkan est bien sûr plus qu'un prétexte à se lancer de l'eau. Songkan signifie le passage du soleil du zodiaque du Poisson à celui du Bélier. D'après la croyance, l'esprit de l'ancien Songkan part pendant cette période pour céder la place au nouveau. Cette année, on fêtait le début de l'an 2551 de l'ère bouddhiste. À l'heure du souper, neuf moines sont donc arrivés à la pension vêtus de leur traditionnelle robe safran. Des offrandes, des chandelles et des fleurs étaient placées au centre de la pièce. Pendant plus d'une demi-heure, les moines ont récité des prières en compagnie d'une dizaine de membres de la famille de notre hôte. Je suis restée un peu à l'écart, fascinée par la concentration des moines et la musicalité de leurs prières. Le second jour, j'ai assisté à une procession de fidèles en costumes colorés, certains juchés sur des chars allégoriques. C'était la première d'une série de processions symboliques. C'est également le moment pour les croyants de laver les statues de bouddha dans les nombreux temples de la ville. Et de nouer des fils blancs sacrés aux poignets de leurs proches. Des Laotiens d'autres villages avoisinants convergent aussi vers Luang Prabang pour monter les 250 marches de l'escalier qui mène au sommet du mont Phu Si - situé au centre de la ville. Ils viennent y faire des offrandes de riz gluant. Les jeunes - et certains moins jeunes - ne cessent de s'arroser de la semaine. Je les soupçonne de déjà rêver à l'an 2552._______________________ le laos pays qui donne envie de vivre la bas www.laosfrance.blogspot.com

Aucun commentaire: